Lutzelbourg Histoire d'un Village


Historique de Lutzelbourg

Dès le 1er siècle de l'ère chrétienne, des établissements gallo-romains existent notamment à proximité de Lutzelbourg- en forêt de Hultehouse. Différentes fouilles attestent l'existence de communautés pratiquant l'élevage, l'exploitation forestière et la taille de la pierre.
Les premières voies de communication datent de cette époque : un chemin suivait la Zorn depuis Saverne, puis Lutzelbourg et permettait de rejoindre la voie dite consulaire de Argentorate (Strasbourg) à Metz.
Le docteur Koeberlé- propriétaire du Château vers 1890, pense qu'un donjon- un castel romain était édifié sur le promontoire rocheux.
Les pratiques celtiques restaient vivaces, ainsi jusqu'à nos jours, à Carnaval, on lançait des disques enflammés depuis la colline vers la vallée : « Schiweschlawe » d'ailleurs le nom de La Zorn, d'abord orthographiée "Sor"est un nom sans doute de cette époque (langue indo-européenne) et peut être traduit par "la coulante".

Calvaires à Lutzelbourg

DE LA RESTAURATION AU IIème REICH

Cette période est marquée par deux faits majeurs : la construction de la gare (ligne Paris Strasbourg) et la Canal de la Marne au Rhin

L’histoire de la gare de Lutzelbourg est étroitement liée à celle du canal de la Marne au Rhin ; en effet ces deux infrastructures ont été mises en service en même temps c’est à dire au début des années 1850.

La gare de LUTZELBOURG est la seule du canton, la municipalité de Phalsbourg l’aurait refusée par crainte d’une invasion militaire.

Le projet de la ligne Paris Strasbourg date des années 1831/32.

Sur l’ensemble du réseau, la partie entre Lutzelbourg et Arzviller pose de nombreuses difficultés techniques : il fallait creuser sous la colline du Château un tunnel ainsi qu’à Arzviller, un viaduc à cinq arches au-dessus du canal et de la Zorn….

La ligne Sarrebourg – Strasbourg  fut inaugurée le 28 mai 1851 voir dans Erckmann-Chatrian « Maître Daniel Rock »

«  Représentez-vous la scène par un beau soleil... représentez – vous les maires, les conseillers municipaux aussi nombreux que les étoiles du ciel.. »

Une collation fut offerte au Château  par la Compagnie des Chemins de fer.

Le bâtiment actuel date de 1852 ; au moment de l’inauguration, il n’y avait qu’un bâtiment provisoire.

Le bâtiment voyageur était construit en pierres de taille aux angles, couvert d’ardoises et l’ensemble des constructions a coûté 86 235 francs.

Sur tous les plans, notre village profitera de l’arrivée du train et du canal et deviendra prospère : de multiples entreprises naissent, d’autres y trouvent des moyens de croissance extraordinaire.

Dès 1858, les infrastructure sont insuffisantes, il paraît nécessaire de rallonger quais et voies de garages, d’acquérir du nouveau matériel de déchargement

Le trafic des  voyageurs est également important

1861 : 10 245                         1868 : 16 391

Dès 1861, il y avait 3 départs pour Nancy, 4 vers Strasbourg

En 1914, on comptait 13 trains par jour Strasbourg.

Le train fut aussi à l’origine de l’essor du tourisme dans notre cité et l’activité hôtelière du début de ce siècle doit beaucoup au rail

Lutzelbourg qui ne comptait que 480 habitants en 1822 (moins que Garrebourg : 680, Saint Louis 758) va connaître une croissance démographique sans précédent : 665 habitants en 1846, 692 en 1910, 700 en 1939, plus de 800 en 1968.

LE CANAL DE LA MARNE AU RHIN

Dès le XVI ème siècle, des projets de navigabilité dans la vallée de la Zorn foisonnaient.

Un des plus importants étaient celui de Georges Jean, familièrement appelé « Jerry Hans », Comte Palatin de Veldenz- La Petite Pierre (1543/1592).

Fondateur de la ville de Phalsbourg, il avait pour souci de développer les réseaux de transport afin d’accroître le commerce de bois notamment.

Aussi vers 1575/1576, il fit  exécuter des travaux afin de rendre navigable la Zorn entre Haselbourg et Lutzelbourg, notamment par le flottage.

Après avoir vendu la ville de Phalsbourg au Duc Charles III de Lorraine, en 1583 il projeta une liaison quasi-directe entre la Zorn et la Sarre par un canal artificiel.

Le canal passerait près de Brouderdorff, puis à l’ouest de Niderviller et Hommarting, passerait entre Bourscheid et Mittelbronn pour arriver par le Hesselgraben à l’Ouest de Phalsbourg dans la Zorn à Lutzelbourg.

La liaison avec la Sarre se ferait par un embranchement, juste à mont de Brouderdorff, sur la Bièvre qui se jette dans la Sarre, à val de Sarrebourg.

Les dénivellations seraient compensées par un système d’écluses ; une trentaine du côté de la descente sur Lutzelbourg.

Contrairement aux différents projets de canaux, celui-ci n’était pas à portée stratégique ou militaire mais bien à vocation économique.

Ce projet mis au point en 1591, est contemporain du Canal de Briare et n’a rien d’utopique.

Cependant, cette idée fut fortement décriée par le théologien Winckelmann et l’architecte de la Ville de Strasbourg Daniel Specklin.

La mort de Jean Georges en 1592 mis fin à ce projet et il fallut attendre plus de deux siècles avant de voir enfin naître le canal.

En 1826, M.Brisson, ingénieur des Ponts et Chaussées élabore un nouveau projet d’une voie d’eau Paris–Strasbourg.

C’est lui qui a prévu le point de passage entre Hommarting et Arzviller 28 mètres plus bas que le col de Hommert.

Les 517 kilomètres de canal dont 11,9 en souterrain totalisant une dénivelée de 539.56 mètres sont estimés à 67 500 000 F et les premiers crédits sont votés en 1838.

Les travaux furent entrepris en 1840 à l’Ouest des Vosges mais les crédits furent si réduits qu’en 1841 seuls 15 kilomètres ont été réalisés !

En 1844, le principe de la construction du canal de la Marne au Rhin fut remis en question suite à l’évolution du chemin de fer ; ainsi la loi du 5 août 1844 décidait que les travaux seraient suspendus entre Nancy et Strasbourg.

Coup de force de députés lorrains et alsaciens qui firent pression et obtinrent de nouveaux crédits en 1846.

Concernant Lutzelbourg, les projets furent mis au point par MM. Molard et Jacquiné, ingénieurs des Ponts et Chaussées à Sarrebourg.

«  Au delà de l’écluse 18, se trouvent réunies les deux difficultés du passage du village de Lutzelbourg, dont les maisons voisines de la rivière ne laissent pas une largeur suffisante  pour cette rivière et pour le canal, et la double inflexion à angle droit produite dans la vallée de la Zorn par le promontoire sur lequel s’élèvent les tours du vieux château. Le tracé proposé dans le village nécessite la démolition de 6 maisons toutes en mauvais état et de très peu de valeur ; les levées du canal enterreront le rez de chaussée d’une 7ème maison d’une plus grande valeur qui sera rachetée pour servir de maison d’éclusier. »

Les difficultés liées à la construction furent importantes : le maintien du gué sur la Zorn (qui était alors le seul passage public dans le village) influa sur l’implantation de l’écluse 21 car il fallait maintenir son accès, de même l’écluse 22 fut placée de telle sorte que le passage vers le Moulin dit du milieu soit facile ; l’existence de ruisseaux : le Waldbach, le Rheinbach, le

Stutzbaechel et le ruisseau des Baraques, tous coupés par le canal, nécessite le construction de siphons. De plus des épidémies de fièvre avaient décimées la population durant les travaux de terrassement du canal et du chemin de fer : on dénombre 68 décès en 1852 avec parfois trois décès par jour.

La mise en eau du canal se fit, elle aussi non sans mal : filtrations, éboulements, ruptures de digues nécessitèrent à divers travaux de consolidation.

La mise en eau définitive se fit en septembre 1853 mais des éboulements et ruptures de digues au niveau des écluses d’Arzviller nécessitèrent des travaux de consolidation et le premier bateau franchit ces écluses le 22 septembre 1854 et arriva  à Strasbourg le 26.

L’exploitation du chemin de fer, du canal de la Marne au Rhin,  va engendrer des nouvelles professions qui vont suppléer le déclin de l’artisanat, notamment des tisserands remplacés par les grandes usines de textile des Vosges et du Haut Rhin, et vont  faire de Lutzelbourg un centre d’échanges, de services essentiel de la vallée de la Zorn.

Dès lors Lutzelbourg se mit à vivre au rythme de la navigation.

Tout comme la voie ferrée, le canal a apporté son lot de changements surtout sur le plan économique et a favorisé le commerce et le développement d’entreprise tel l’entreprise Gerber-Thon qui possédait des carrières de pierres entre Lutzelbourg et Vilsberg, et produisait 20 wagons de moellons par jour.

Le canal a contribué aussi à la création de métiers : batelier, charretier qui halaient les péniches, éclusier….

A Lutzelbourg, la subdivision de la navigation fut créée après la première guerre mondiale et nombre de nos habitants y trouvèrent une vocation et beaucoup y ont suivi les traces de leurs aïeux.

La navigation était autorisée du lever du soleil jusqu’une demi-heure après le coucher du soleil, cependant il existait des dérogations préfectorales pour les transports accélérés qui pouvaient naviguer de nuit.

A l’origine les péniches pouvaient transporter de 90 à 150 tonnes. Elles étaient halées par deux chevaux quand elles étaient chargées ou par un cheval ou à col d’homme « à la bricole » à vide.

La traction animale fut employée jusqu’en 1930 et représentait 91,4 % des transports.

A Lutzelbourg, en face de l’actuelle « Bierstub de l’Eselbahn » se trouvait un relais de chevaux de halage. Les mariniers pouvaient ainsi en louer aux charretiers qui habitaient dans cette écurie. (Celle-ci a été démolie vers 1950 et remplacée par l’épicerie Coop.

En 1912, l’Office National de la Navigation fut créé et fut chargé d’organiser le halage des bateaux à la reprise du trafic. Les chevaux provenaient de l’armée et ces équipages étaient surnommés « les panamas ».

Parallèlement à ces services il existait des « charretiers » munis de bons chevaux et faisaient les « longs jours » c’est à dire qu’il conduisait le bateau depuis son point de départ jusqu’à destination.

Ce n’est que vers 1930, que la traction fut mécanisée et beaucoup se souviennent encore des tracteurs électriques sur pneus qui longeaient le halage.

Depuis l’établissement du canal de la Marne au Rhin et du chemin de fer de Paris à Strasbourg a commencé pour Lutzelbourg une existence moins paisible, mais plus prospère, et cette localité, qui semblait perdue au fond d’une solitaire vallée, s’est pour ainsi dire transformée mais elle n’en conserve pas moins sa physionomie pittoresque ..; dotée d’une station de chemin de fer ...et d’un port de canal, elle a acquis une certaine importance par ses expéditions de matériaux de construction , de belles pierres de taille, de meules à aiguiser, de toute grandeur, et de bois de chauffage. » disait Dagobert Fischer dans son livre « Lutzelbourg » paru en  1871.

D’UNE GUERRE A UNE AUTRE : 1870 à 1944

L’intérêt stratégique qu’est le train place Lutzelbourg dans une situation particulière : avec la guerre de 1870, le train servira au transport de troupes et de matériel : entre le 16 et le 26 juillet 1870, 594 trains furent formés et transportèrent 196 620 hommes, 32 410 chevaux en 10 jours, 300 000 hommes au bout de 22 jours.

Bizarrement aucun des généraux n’eut l’idée de rendre la voie ferrée inutilisable bien que cela aurait fortement gêné nos ennemis qui utilisaient la voie ferrée pour conduire ces convois.

Le 14 décembre 1870, 900 soldats qui ont défendu Phalsbourg ont été faits prisonniers et embarqués à Lutzelbourg vers l’Allemagne, aucune sentinelle n’a surveillé le convoi et un bon nombre de prisonniers ont pu s’échapper !

Après la guerre de 1870, le Traité de Francfort entraîne la perte de l'Alsace- Moselle qui passe sous la coupe impériale.

Ce rattachement implique l’arrivée massive de protestants d’Allemagne notamment des fonctionnaires, aussi le nombre de protestants est en progression constante: 80 à Lutzelbourg en   1890 et  40 dans les environs. La décision est prise de construire une église qui fut inaugurée le 18 avril 1909.

Cette édification fut le fruit de longues tractations car dès 1897 le pasteur Bauer avait acheté une parcelle de 15 ares au lieu-dit Heiligenberg.

Les premiers plans datent de 1899 et 1902 mais les projets furent refusés par les autorités car trop onéreux.

En 1902, l’architecte berlinois E. Furstenau proposa un projet mêlant des idées théologiques et artistiques qui fut accepté et la construction dura …ans.

Sur le plan scolaire et administratif, il y a eu aussi beaucoup de progrès : en 1880 une nouvelle école fut construite et une seconde en 1908 réservé aux arçons  et servant de mairie.          

Cette période est marquée par l’essor de nouvelles industries, (ex.: l’usine d’allumettes chimiques Moroge & Hunsicker établie en 1860), l’exploitation de carrière de grès notamment, l’apparition du service public donnent naissance à de nouvelles catégories professionnelles.

De plus le monde du travail exige de plus en plus de professionnalisation expliquant la baisse du nombre de journaliers.

Plusieurs entreprises sont installées dans notre village : l’huilerie Boehriger, l’huilerie et fabrique de savon Trawitz, deux fabriques de cuir aggloméré Ackermann et Herlitzéus, la brasserie Gerber.

L’hôtellerie est très importante à Lutzelbourg et a contribué à dynamiser cet endroit de villégiature.

Le 1er septembre 1883 : un petit train « l’Eselbahn ou le Rollbähnel » est mis en service de l’Eselbahn : train à voie métrique, les voies ont un écartement d’un mètre, elles sont utilisées pour les voies dites secondaires car faciles à installer et moins chères.

Surnom vient d’être du fait qu’il roule seul, sans être tracté

« Esel » parce qu’il n’avançait pas plus vite qu’un âne chargé (22 minutes pour le trajet Lutzelbourg -Phalsbourg)

Ce tortillard faisait le trajet de Lutzelbourg- Phalsbourg- Vilsberg- puis en 1903 Berling-Graufthal-Bust-Siewiller et Drulingen.

L’idée date de 1870, où les allemands occupants Phalsbourg ont démantelé les fortifications de Vauban pour reconstruire les fortifications de Strasbourg ; aussi il démontèrent ces pierres de taille, transformèrent en chemin de fer la route de Phalsbourg à Lutzelbourg et chargèrent le tout sur des péniches.

Les wagonnets descendaient par leur propre poids cette route en plan incliné, les wagonnets vides étaient ensuite tractés par des chevaux.

La ligne débute dans la cour de réception des marchandises de la gare, suit l’actuelle route de la gare, traverse la Zorn au petit pont entre la rue Koeberlé et le rue Ackermann, longe le canal, traverse celui-ci au centre du village, descend vers le port central, lieu de transbordement puis monte vers Phalsbourg.

Parallèlement, il existera un service voyageur pour ce petit train, le départ se faisait devant la Gare.

De nombreuses marchandises vont transiter par ce train : pierres de construction, bois, ferraille, machines agricoles, combustibles…..

1884 : 20 000 tonnes de pierres extraites des carrières de Vilsberg sont transportés par le canal.

A Lutzelbourg, une entreprise de transbordement et transport verra le jour, en effet le trafic de marchandises est important.

Ce fut aussi un train postal et assurait la correspondance avec le réseau postal principal qui transitait par Lutzelbourg.

En fait il complétait parfaitement le réseau existant et permettaient aux petits villages environnants d’avoir accès au train.

Beaucoup de fermières l’utilisaient pour vendre leurs produits au marché de Phalsbourg ; les collégiens de Lutzelbourg pour se rendre en cours.

Environ 40 000 voyageurs l’utilisaient chaque année.

Malheureusement, dès 1938, on évoque la fermeture de cette ligne mais l’armée française va en avoir besoin pour des raisons stratégiques et le train servira pour le transport de munitions.

Le 1er septembre 1953 la ligne fut totalement fermée et les derniers rails démontés en 1964 pour l’élargissement de la route.

La première guerre mondiale est marquée localement par la bataille de Morhange-Sarrebourg en août 1914.

Le 11 décembre 1918 : pour fêter le retour de croissance à la France, le Président Raymond Poincaré fait l’honneur d’une visite lors de laquelle il remet la Légion d’Honneur à notre maire Charles Ackermann.

Il paraît que le Président était arrivé en pleine nuit et que le quai de la gare était noir de monde !

LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE

1944- Cette date évoque à elle seule une des années les plus marquantes du siècle dernier, le tournant décisif du conflit le plus meurtrier de toute l’Histoire de l’humanité.

LIBERATION tel sera le maître mot de cette année-là mais aussi LIBERTE.

Avec le débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944 et en Provence le 15 août, la France va retrouver ce qu’elle a toujours été, un pays de droit, celui des Droits de l’Homme, de démocratie, de liberté mais à quel prix ?

Ces années noires ont mis en évidence les plus vils instincts humains, on pense à la délation, au marché noir, la spéculation et surtout en cette période où les actes racistes sont pléthores, à l’antisémitisme…. mais aussi les plus valeureux.

Chez nous, plus particulièrement cette année 1944 marque la fin de l’annexion nazie (ce qui diffère complètement de l’occupation scellée par une politique de collaboration menée par Vichy).

En effet dès juin 1940, avec la signature de l’Armistice de Rethondes le 22, la France est dite occupée et l’Alsace et une partie de la Moselle sont annexées et considérées comme des provinces allemandes et Lutzelbourg fait désormais partie du « Gau Westmark ».( N.B Gau signifie province)

Joseph Bürckel, est nommé chef de l’Administration civile le 21 septembre 1940, déclare dans un discours le 30 novembre : « c’est pourquoi, il n’y a plus ni  de Gau politique Sarre-Palatinat ni de Gau politique de Lorraine et ce Gau n’aura à l’avenir aucune caractéristique faisant apparaître les deux ou trois parties. Ce Gau s’appelle à compter d’aujourd’hui le « Westmark » et pour toujours car telle est la volonté de notre Führer »

16 juin 1940 : les premières victimes de la guerre sont trois cheminots morts dans le Bombardement d’un train vers Schirmeck. (Alfred Stadler- Louis Arbogast & Eugène Oberlé)

26 décembre 1940 : Adolf Hitler visite ses troupes et fait une halte à Lutzelbourg, il reste 1 heure environ en compagnie des soldats du 125ème Régiment d’Infanterie à l’Hôtel des Vosges, son train blindé était garé à Arzviller, sans doute dans le tunnel long de 2.7 kilomètres afin de se protéger d’éventuels bombardements

Une nouvelle fois, nos anciens vont changer de nationalité après 1871 et 1919.Désormais, il faudrait parler allemand, penser allemand, être allemand en somme.

Aussi les personnes francophiles, juives et tziganes ainsi que toutes personnes jugées indésirables par les autorités sont expulsées ou exterminées. Plusieurs familles du village sont « transplantées » en Allemagne.

Dès lors, tout est régi selon la politique et l’administration nazie : un nouveau découpage administratif et regroupement de communes est mis en place : de 105 communes l’arrondissement de Sarrebourg n’en comptera plus que 29. Les préfets et sous-préfets sont expulsés et remplacés par des fonctionnaires allemands ;  en juillet 1940, notre maire Charles Ackermann est expulsé et ses biens mis sous séquestre ; il mourut en exil à Saint Mandé en 1943. Gustave Koger, chef d’entreprise de broderies de perles est nommé par les autorités allemandes, il est « Ortsengruppenleiter » c'est à dire administrateur des communes de Lutzelbourg, Garrebourg, Hultehouse, Henridorff, Haselbourg et Dannelbourg. Plus tard, il sera nommé chef de propagande d’arrondissement et chef d’arrondissement délégué (Kreisleiter).La mairie est alors située au n° 50 (actuel) route de Phalsbourg)

Tous les noms sont germanisés ainsi le pont du canal est baptisé « Karl Roos Brücke » et bien sûr tous les prénoms utilisés sont germanisés.

A l’école, les enfants suivent les cours en langue allemande, l’écriture obligatoire était le gothique allemand. Les enfants doivent suivre les séances imposées de la Hitlerjügend pour les garçons de 10 à 18 ans et du B.D.M. pour les filles où tout n’était que propagande nazie. Toutes les associations sont dissoutes ou passent sous le contrôle du parti sauf les corps de sapeurs pompiers, les associations d’épargne ou de coopérative.

L’ordonnance du 24 avril 1941 étendait l’obligation de la scolarité et imposait l’usage de l’allemand. Toutes les personnes jusqu’à 21 ans révolus ne possédant de connaissances suffisantes en allemand étaient astreintes à des cours à raison de 4 heures obligatoires par semaine.

En 1941, l’abbé Boltzinger est expulsé et sera remplacé par le père Heyer  jusqu’en 1945.

Lui non plus ne devait plus revoir Lutzelbourg puisqu’il mourut à Baccarat peu avant la Libération.

Sur le plan économique, l’heure est aux restrictions et aux tickets de rationnements. Le régime valorise les plats « uniques » ou « Eintopf » afin de faire des économies ainsi que des Ersatz. (du malt à la place de café…)

De plus, la parité 1 mark pour 20 francs instauré dès 1940 a contribué à spolier les ménages français

Dès mai 1941, les Alsaciens-Mosellans sont tenus de travailler en Allemagne afin de soutenir l’effort de guerre. Les hommes se retrouvent dans des usines de guerre, les femmes dans des fermes où elles remplacent les hommes partis au front.

Le 29 août 1942, tous les jeunes hommes et femmes sont devenus par décret citoyens allemands et doivent alors servir le régime. Cela concerne  les classes 1914 à 1928 soit 32 jeunes hommes de la commune, la plupart seront envoyés sur le front russe, d’où un bon nombre ne reviendra pas. Beaucoup seront faits prisonniers dans des camps tels que Tambov et ne seront libérés que début des années cinquante.

En fait, le régime nazi devait pallier la pénurie de soldats suite au carnage des batailles sur le front oriental.

Beaucoup essayeront de s’y soustraire, quitte à s’automutiler et certains médecins complaisants aideront les jeunes en les « soignant » pour éviter leur départ.

D’autres déserteront malgré les risques que cela incombent pour eux et leurs familles. Un jeune Lutzelbourgeois le paiera de sa vie, il fut arrêté par la Gestapo près de Metz le 29 juin 1943 et mourra le 12 février 1944 dans le camp de Ravensbrück à l’âge de 24 ans. L’évènement du «  Train de la Révolte » du 18 février 1943 restera longtemps gravé dans les mémoires, plusieurs jeunes incorporés du canton ont bravé les autorités nazis en chantant la Marseillaise, en pavoisant des drapeaux français et en saccageant le train les conduisant à Sarreguemines. Ils furent jugés et certains condamnés à mort.

A partir de 1944, des jeunes de 15/16 ans seront enrôlés comme servants D.C.A. (batteries de canons anti-aériens).

Au total 130 000 hommes furent incorporés, plus de 32 000 tomberont et 10 500 sont portés disparus.

Aussi, en 1948 l’A.D.E.I.F. (association des déserteurs et incorporés de force) a édité deux fascicules recensant 6635 personnes qui n’ont pas donné de nouvelles, ils étaient surtout destinés à ceux qui

étaient rentrés et qui auraient pu avoir des contacts avec les personnes recherchées.

Dès le débarquement de juin 1944, l’espoir d’une prochaine libération renaît ; mais la route est longue et difficile. Ce n’est qu’au mois de novembre, le 23, que Lutzelbourg sera libéré.

Cependant dès septembre 1944, sentant le péril imminent, Hitler fait une ligne de défense sur les Vosges ( tranchées, fossés anti-char) pour laquelle toute la population civile de 14 à 60 ans est réquisitionnée : les hommes creusaient, les femmes faisaient à manger. A Lixheim, un jeune homme de 20 ans refusant de servir a été pendu pour l’exemple.

Parallèlement, les bombardements alliés s’intensifient et le village est la  cible fréquente de l’aviation américaine, en effet par sa situation et ses axes de transport, Lutzelbourg est un point stratégique et c’est au point que le trafic par eau et fer est interdit de jour.

Le 20 novembre, la grande offensive commence, la 2ème D.B. du Général Leclerc libère Dabo, Saverne et fonce sur Strasbourg.

La nuit du 22 au 23 novembre, l’artillerie pilonne les ponts et carrefours et une centaine d’obus tombe sur le village occasionnant des dégâts plus ou moins importants. Cette nuit-là les allemands quittent le village et font sauter le pont du canal ainsi que le viaduc qui sont détruits pour la seconde fois.

Les soldats de la 79ème D.I.U.S (appartenant au 15ème Corps d’Armée dirigé par le Général Wade Haislip) libèrent Arzviller, Guntzviller, Saint Louis, Henridorff, Garrebourg, Hultehouse, Dannelbourg et Lutzelbourg.

Monsieur Fischer, instituteur raconte dans au pays de Lutzelbourg :

« Vers 14 heures, une patrouille se présente à la mairie. Le contact est vite établi même sans interprète. On leur offre à manger et à boire .L’avant-garde puis le gros du régiment suivent peu après. Il n’y a plus d’électricité et le village est plongé dans une obscurité complète, le pétrole faisant défaut et les bougies étant rares. Plus de radio, ni de journaux,  nous sommes coupés du monde …...Le front de déplace rapidement vers Strasbourg et vers Haguenau. Lutzelbourg reste une étape. Troupes et population s’entendent très bien. Cigarettes et chocolat, introuvables pendant l’occupation, font bien des heureux parmi les grands et les enfants »

« Un soir nous entendons au loin l’approche des tirs d’artillerie américaine et le bombardements des ponts près de Lutzelbourg. A Lutzelbourg, les habitants se sont réfugiés sous les rochers plusieurs jours avant la libération. Les Allemands sur le point de partir font sauter le pont du canal et celui de la Zorn. Fou de joie de voir arriver les libérateurs, un de nos camarades, caché depuis plus d’un an dans la forêt, sort de son abri au moment du départ des derniers allemands. Un soldat le tue en passant près de lui. Les Américains s’approchant du village. Malgré les tirs d’artillerie, je décide de rentrer chez moi. En passant le tunnel de Garrebourg, je bute sur deux soldats morts que personne n’avait eu le temps de ramasser. A peine arrivé chez moi, je vois les chars et les soldats américains entrer dans Lutzelbourg. » raconte Philippe Marcel.

« Novembre était arrivé et tous les jours des nouvelles du front qui se rapprochait nous parvenaient ; le canon s’entendait très fort. Ils ne sont plus très loin, les alliés, ils sont derrière Sarrebourg à 25 kilomètres ….quelques jours plus tard le 21 novembre, regardant par la fenêtre qui donnait sur la route de Dannelbourg, je vis les premiers soldats américains. Ils marchaient, le fusil à la main, regardant à droite et à gauche, on ne les entendait pas, c’était le silence, cela changeait du bruit des bottes allemandes claquant sur le pavé….Quelques temps après le premier gros contingent, sont venus d’autres soldats américains qui eux sont restés dans le village de novembre 1944 à mars 1945. » se souvient Mariette Richard

Voici en quelques mots, les grandes lignes de ce conflit, cependant la guerre n’était pas finie puisque le 31 décembre 1944, Hitler lançait l’opération Nordwind et l’Alsace, notamment la poche de Colmar ne sera libérée qu’en mars 1945.

Lutzelbourg au Moyen-age

Après les grandes invasions barbares, les sources historiques manquent et le nom de « Lutzelbourg » n’est mentionné qu’en 1126 dans la notice de fondation du couvent de Saint Jean Saverne par le Comte Pierre de Lutzelbourg.

Lutzelbourg vient de Lutzel burg” c’est à dire petit château, Pierre fils du Comte de Montbéliard et d’Agnès de Savoie prit ce nom quand il prit possession du site.

Celui-ci s’établit à Lutzelbourg qui fait partie du territoire de l’abbaye de Marmoutier dépendant de l’évêché de Metz.

Dès lors il renforce et aménage le château, s’empare de la forêt de Hultehouse et de la dîme de Garrebourg – deux villages créés par défrichement.

A son décès, vers 1150, son cousin Etienne, évêque de Metz,  lui succède et rend le Château à l’évêché.

Une famille de chevaliers de la Sarre se voient confier la garde et l’avouerie des biens et prirent le nom de Lutzelbourg.

Cependant, jusqu’en 1523 des conflits importants vont marqués l’histoire du Château : en 1151 Mathieu de Lorraine, en 1235 Burcard de Geroldseck vont contester les seigneurs avoués vassaux ou fonctionnaires de l’évêque de Metz.

Le hameau dépendait du Château, les habitants étaient des serfs, pratiquant l’élevage, soumis aux redevances et corvées.

Dès le XII-ème siècle, une église à été fondée pour les habitants du hameau mais aussi pour ceux, certes peu nombreux, de Hultehouse et Dannelbourg.

En 1371, un document prouve l’existence d’un prêtre dépendant de la paroisse de Mittelbronn.

Deux familles auront un rôle important dans l’histoire du Château, les seigneurs de Fénétrange : ils possèdent le moulin dès 1330, la moitié de la châtellenie et une tour du Château porte encore leur nom.

Les Lützelstein (« la Petite-Pierre »), au début du XIVème possédaient une bonne partie de la seigneurie de Lutzelbourg et un droit de péage à Lutzelbourg.

A partir de 1452, ils seront évincés par les comtes palatins lors de la conquête du château.

Le 20 mai 1523, le château est détruit par ordre de Louis le Pacifique électeur afin de s’opposer aux convoitises de Franz de Sickingen.

 

LA PERIODE PALATINE 1523/1583

 

Lutzelbourg est annexé en 1523 et fait partie du Comté de la Petite Pierre sous le gouvernement des princes électeurs palatins. En 1566, Georges Jean de Veldenz – héritier de la branche des Deux-Ponts, appelé « Jerryhans », devient le seigneur de Lutzelbourg.

A l’époque, Lutzelbourg comptait 18 feux soit une centaine de personnes. En 1570, un mémoire évoque les droits et bien du seigneur : différents impôts (la capitation, l’impôt du feu qui était une poule qu’on donnait à la Saint Martin, la grosse dîme : impôt sur les épis, la dîme sur le chanvre et le lin, la dîme du foin…)

Il était propriétaire du Château et sa grange, des jardins voisin, du moulin, 13 acres de terres, 6 de jardins

Fils de parents protestants, époux de la fille du roi Gustave de Suède, il introduit le culte réformé.

Prince bâtisseur- il a fondé la ville voisine de Phalsbourg- il aurait souhaiter restaurer le Château mais le coût élevé- 9000 florins- lui fit renoncer à ce projet.

Il avait plein de projets très modernes : la construction d’une papeterie, d’une forge et surtout d’un canal entre la Sarre et la Zorn- ceci sera évoqué plus en détail dans le paragraphe sur le Canal de la Marne au Rhin

 

Endetté, il dut vendre la seigneurie de Phalsbourg au duc de Lorraine.

 

LA PERIODE LORRAINE 1584-1661

Cette période est marquée par les conflits religieux et surtout la guerre de 30 ans qui va laisser la région exsangue.

Dès 1588, la Lorraine est envahi par l’armée protestante et en 1592 les armées lorraines étaient stationnées à Lutzelbourg.

En 1618, la guerre éclate, de plus plusieurs épidémies font des ravages et à la fin de la guerre en 1648 on ne compte plus que 3 foyers.

Lutzelbourg retrouve la religion catholique et fait toujours partie de la paroisse de Mittelbronn.

 

L’ANCIEN REGIME

Par le traité de Vincennes 28 février 1661, le duché de Lorraine doit laisser un passage stratégique pour les troupes royales qui vont de Verdun en Alsace.

En novembre fût institué la prévôté de Phalsbourg dont Lutzelbourg fit partie et en 1766 la Lorraine fut définitivement rattachée au royaume.

Cette période est caractérisée par une arrivée importante d’immigrants, les sources d’état-civil : de 1691 à 1731 sur 46 immigrants, 10 sont des éléments français :

5 Lorrains, 1 Picard, 1 Normand, 1Franc-Comtois, 1Provençal, 1 Dauphinois.

Les 36 autres :

10 viennent de Suisse, 7 du Tyrol, 3 viennent du Bade-Brisgau, 2 du Palatinat, 2 de Bavière,

7 d’Alsace.

Ces familles vont permettre de redynamiser économiquement le secteur.

En effet ce sont des artisans qualifiés qui arrivent et qui vont constituer de véritables dynasties.

 

  1. Les Hoeffel originaires de Bavière, (de Dornbirn, près du Lac de Constance),
  2. les Bromehorst natifs de Lahr en Brisgau, les Mann sont tisserands.
  3. Les Surirai dits des Prés sont normands et se spécialisent dans la tannerie comme les Sade d’origine Lorraine et les Koechly d’ascendance bavaroise.
  4. Les Melly d’origine suisse sont des pêcheurs, les Grossholtz sont bouchers.
  5. Les Carabin de Provence sont boulangers ou aubergistes comme les Sigell ou les Marvette.
  6. Les Lack sont savetiers.

Il s’agit d’artisans qualifiés, fortement implantés dans le village, créant ainsi de véritables corporations.

On assiste à une prédominance de l’artisanat notamment des tisserands : en effet Lutzelbourg n’a jamais été un village agricole et la richesse était liée aux terres humides favorisant la culture de lin et de chanvre comme l’atteste le lieu-dit “ Flachsgarten” où se trouvent actuellement les jardins et le tennis.

Les artisans du bois sont aussi nombreux, (menuisiers, sabotiers, tonnelier),  la Zorn puis le canal permirent l’arrivée de matières premières.

La population passe de 3 familles en 1661 à 22 en 1693.

En 1661, le premier instituteur nommé est savoyard Jean Claude Gillet.

LA REVOLUTION ET L’EMPIRE

 

En 1789, Lutzelbourg compte 62 feux et était rattaché à la prévôté royale de Phalsbourg, le roi était le seigneur direct.

Les doléances concernent, comme dans tout le royaume : les impôts, surtout la gabelle, les taux d’usure des prêteurs juifs, de l’entretien de l’église, celui très cher des ponts et chaussées

En 1790, le département de la Meurthe fur créé avec 9 districts dont celui de Sarrebourg qui comptait 6 cantons : Lutzelbourg fut d’abord rattaché au canton de Walscheid et compte 360 électeurs pour les élections d’un maire.

En 1791, la Constitution Civile du Clergé institue l’église en église nationale, ces biens en biens nationaux, les prêtres doivent soutenir le nouveau régime.

D’ailleurs, nous trouvons un prêtre jureur parmi nos premiers maires.

Les maires sous la Révolution et l’Empire

Mandat          Etat Civil.

1791               SPOECH Charles

1793               BERMOLD Jean -François né à Molsheim cordelier à Sarrebourg- prêtre jureur

                        Décédé à Hattgny le 08-08-1831

II - III               GUTH Mathieu né en 1763 à Lutzelbourg fils de Guth Jean et Wintersberger Catherine.

                        Maçon- épouse Steiner Madeleine le 02-08-1784.  décédé le 15-02-1825 à Lutzelbourg.

III - V               BAUMGARDEN Dominique né le 20-10-1761à Lutzelbourg- fils de Baumgarden

                        Laurent  et de Bromerhorst Marguerite- meunier- épouse Wittmann Barbe le 21-11-1786.

                        2 enfants décédé le 30-01-1839 à Lutzelbourg

V                     LHUILLIER Jean-Claude né le 24-06-1748 à Ste Hélène (88)- fils de Lhuillier Jean Claude

                        et de Louis Renée-charron- épouse Layesse Catherine le 25-10-1773.décédé le 21-10-1814

                        à Lutzelbourg.

                        Carabin Anne Marie le 13-06-1811

V - VI               WALTER Joseph né le 02-12-1768 à Lutzelbourg fils de Walter Joannes et de Meyer

                        Elisabeth-cabaretier- épouse Moser Marianne.

VI - VII             MELY Antoine né le 12-07-1749 à Lutzelbourg- fils de Mély Nicolas et de

                        Schwab Catherine-cabaretier-épouse Heringer Madeleine décédée le 12-10-1806

                        puis le 8-11-1807 Vingering Marie Eve ( née le 25-03-1768 à Henridorff) décédé le 18-12-1825

                        à Lutzelbourg.

VII - VIII           GUTH Mathieu

VIII - XII           BAUMGARDEN Laurent né en 1738 à Troisfontaines fils de Baugarden Adam et

                        Abeis Marguerite .meunier- épouse  le 03-02-1761 Bromerhorst Marguerite née le

                        27-04-1738 puis Bernose Marie Claire le 07-02-1786 décédé le 5ème jour complémentaire

                        de l'année de l'an XI à L.

XII - XIII           BURGER Daniel né le 09-07-1765 à Lutzelbourg fils de Burger Théobald et Sigel

                        Catherine-boulanger- épouse Baumgarden Marie Catherine fille du maire précédent le

                        04-08-1788 à Hultehouse décédé le 30-04-1824 à Lutzelbourg.

XIII - 1808       BAUMGARDEN Jacob né le 06-04-1763 à Lutzelbourg fils de Baumgarden Laurent et de

                        Bromerhorst Marguerite-officier- épouse- le 16 brumaire an XII ( 10-11-1803) Mély Christine née

                        le 11-04-1784 décédé le 28-01-1809 à Lutzelbourg.

1808-1813     LACK Jean-Georges né le 12-10-1765  Lutzelbourg fils de Lack Michel- sabotier et Soisson

                        Christine-cordonnier- épouse Bastien Odile le 20-01-1789 décédé le 12 -03-1848 à Lutzelbourg.

1813-1816      KOCHLY Joseph né le 09-03-1779 à Lutzelbourg fils de Kochly Nicolas et de Karleskind Appoline

                        meunisier- épouse Heringer Geneviève le 13-10-1806 née le 16-12-1782 à Lutzelbourg

 

Tout d'abord remarquons l'instabilité propre à la Révolution Française: en effet le régime a du mal à asseoir son autorité  et le problème de la confiance se pose de façon constante.

Ainsi le premier "officier public" fut F.A.Bermold, qui fut aussi prêtre "jureur" c'est à dire favorable à la Révolution, mais il dut cesser son ministère sous la pression de l'agent national du district.

L'arrivée de Napoléon atténuera ce problème en instituant la fonction de maire à la place de l'agent municipal: loi du 22 pluviôse an VIII.L es maires sont nommés par le préfet (dans les communes de moins de 5000 habitants) ou par le premier consul dans les autres. Le maire devient alors un rouage essentiel d'un système politique très centralisé où la fidélité au régime est une qualité fondamentale.

* Un cas Lutzelbourgeois: la famille BAUMGARDEN.

 

Le premier membre de cette famille, Laurent, vient de Troisfontaines et est propriétaire du Moulin dit du milieu.

Il devient maire en l'an VIII, Dominique, son fils en l'an III ; Daniel, un autre fils en 1843 et Jacob en l'an XIII.

Ils appartiennent à l'élite du village: un des fils poursuit l'entreprise familiale, un autre fait une carrière dans l'armée et le dernier est instituteur.

Le moulin sera vendu vers 1859 au Sieur Bertrand de Saverne; en septembre 1860 il devient une fabrique d'allumettes chimiques (Moroge & Hunsicker); une huilerie en 1882 (Boehringer), puis une fabrique de savons et d'huile (Trawitz & Duringer) et en 1898 sera établi une fabrique de cuisinières avec fonderie.

En 1936, c'est l'usine KONZETTE qui s'est implantée à  la place du moulin.

Le nom de BAUMGARDEN changera en BAUMGARTEN  au cours du  XIX ème siècle.